Il y a quelques années en 2014, je faisais partie de l’équipe de Préparation des Funérailles et j’exerçais déjà les charismes de libération et de guérison et de discernement direct des esprits dans la libération et dans l’écoute.
Une mère et grand-mère était décédée, très croyante, priant le chapelet tous les jours, elle était morte en récitant son chapelet. Un de ses enfants et une petite fille croyaient encore, mais une autre descendante ne croyait plus avec sa propre famille et était en conflit avec ce fils et cette petite fille.
Seule la petite fille adulte et le fils de cette défunte sont venus à la préparation des Obsèques organisée par un homme faisant office de diacre et moi-même. La petite fille adulte a demandé que je prépare et lise le mot d’accueil, craignant des méchancetés de sa tante, ce qui habituellement ne se fait pas ! Mais j’ai résisté, et comme j’avais promis, j’ai tenu parole.
Le fils a révélé une promesse, faite à sa mère de l’emmener à Lourdes, promesse qu’il n’avait jamais tenue. Aussi, ai-je reçu une motion charismatique, que j’ai osé dire devant le « diacre » non charismatique et loin de tout cela.
Aussi, je lui ai conseillé d’aller à Lourdes et de faire le pèlerinage en union avec sa mère au Ciel. Il m’a raconté plus tard que cela lui avait fait beaucoup de bien et qu'il s'était senti en union avec sa mère.
Pendant la Messe des Obsèques, j’ai donc lu le texte d’accueil, j’avais prévenu le prêtre desservant qui était remplaçant pendant les vacances du Curé qu’il y avait, dans cette famille, des tensions de discorde, de mésentente, de non-pardon et je lui ai demandé d’accentuer son homélie sur ces sujets. Et je lui ai aussi demandé de lire mon mot d’accueil pour vérifier si je n'avais pas fait d'erreurs. Mais, je ne me souviens plus de ce que j’avais écrit dans ce mot d’accueil.
Au cimetière, j’avais été envoyée en mission par le prêtre pour accompagner cette famille. Connaissant leurs problèmes, je restais à la hauteur de la petite fille adulte qui craignait une réaction malveillante de l’autre personne.
Avant la descente du cercueil dans la tombe, j’ai expliqué le Paradis, le Purgatoire, l’Enfer et j’ai insisté sur les dix Commandements, et j'ai cité des Paroles de réconciliation d'une belle façon, et j'avais ressenti que j'avais été inspirée.
Après cette cérémonie dans le cimetière d’une grande ville, nous nous sommes dirigés vers la sortie, c’est le fils qui m’y avait conduite, la parente « désagréable » s’est rapprochée de la petite fille, (je restais à l’écoute en cas de problèmes), l’a félicitée et remerciée pour le mot d’accueil, la petite fille a souligné que c’était moi qui l’avait rédigé.
Plus tard, à la fin d’une Messe en Paroisse, elle est venue confier à la Responsable de l’équipe de Préparation des Funérailles, que, par ma démarche, les Obsèques s’étaient bien passées et cela avait permis à des personnes en grave conflit de se réconcilier. Merci Seigneur. Gloire à Dieu.
Une Religieuse d’un autre Diocèse m’avait expliqué que, pour des personnes non-chrétiennes, les Obsèques étaient le seul moment d’évangéliser.
Et comme j’aime beaucoup l’évangélisation, j’avais insisté en accord avec le prêtre et Notre Seigneur a fait la suite dans les coeurs.
Un jour, un prêtre dans une homélie de Toussaint, avait bien expliqué ce qu'était le Purgatoire, sujet dont on ne parle plus en homélie, et il nous avait dit : « si vous voulez passer des siècles à faire votre Purgatoire, là-haut, c’est votre choix, mais ce n’est pas le mien ».
Aussi, ai-je décidé de demander à Notre Seigneur de le faire sur la terre, un Chapelain d’un Sanctuaire à qui je l’avais confié, m’avait dit que j’étais très courageuse, parce qu’il n’avait jamais osé demander cela.
Sa réponse m’ayant un peu inquiétée, j’ai repris un temps de discernement et j’ai renouvelé ma requête devant le Tabernacle de le faire sur cette terre. Je peux dire que c’est raide, mais il vaut mieux le faire sur terre, pour aller plus vite au Ciel. Il me semble me rappeler que Ste Thérèse de l’Enfant Jésus avait passé une demi-journée de Purgatoire.
Voici ce que j’avais écrit dans mon premier livre « Une Hospitalière raconte… De la souffrance à la joie ! » :
"Comme dit sainte Thérèse, Docteur de l’Eglise, il vaut donc mieux avoir fait son purgatoire sur la terre. On peut le demander ; cela réclame d’anticiper le jugement particulier et le jugement général en s’habituant à vivre face au Christ, sous son regard, sous le regard de Marie, en étant attentif à leur manière de nous éduquer, et en offrant toutes nos faiblesses au feu de l’Amour miséricordieux.[1]
C’est ainsi qu’au cours du Jubilé 2005 au Puy en Velay, grâce à la petite Thérèse, cette grande sœur que le Père m’a donnée, je découvris qu’il vaut mieux faire son Purgatoire sur la terre qu’au Ciel. Je ne veux pas passer des siècles à le faire[2]. Je demandais solennellement à Dieu de le faire." Je confiais cela dans ma confession à un chapelain. Il m’a précisé :
- « Madame, vous avez eu beaucoup de courage d’avoir sollicité cela, je n’ai jamais osé le faire. »
Le Seigneur a bien entendu, car la Croix est arrivée très vite.
Plusieurs mois après, j’ai renouvelé cette requête.
Je vous remercie de m'avoir lue.
Que Notre Seigneur vous bénisse et vous garde, tous et toutes.
Béatrice Malleron-Emery
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[1] L’acte d’offrande de la petite Thérèse du père Marie-Dominique Philippe, éditions saint Paul, page 196.
[2] Homélie de Toussaint du père Marie-Christophe, l’ancien Prieur de Murat.
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